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Donetsk, Lougansk, Kherson... Ce qu'il faut savoir des régions d'Ukraine occupées par la Russie
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/08/2025 à 14:33

Le sort de plusieurs régions du pays occupées par les troupes russes est au centre du ballet diplomatique pour trouver une issue à l'invasion russe de l'Ukraine. Un plan, soutenu par Donald Trump selon un responsable qui préfère garder l'anonymat, prévoit la cession à la Russie des régions orientales de Donetsk et Lougansk, en échange d'un gel du front sud dans celles de Kherson et Zaporijjia. Mais Kiev refuse jusque-là d'abandonner ces régions, qu'elle voit comme "temporairement occupées".

Un cimetière ukrainien à Kramatorsk (région de Donetsk), en février 2024 ( AFP / ANATOLII STEPANOV )

Un cimetière ukrainien à Kramatorsk (région de Donetsk), en février 2024 ( AFP / ANATOLII STEPANOV )

Donetsk et Lougansk, priorités du Kremlin

Ces deux régions frontalières de la Russie forment le Donbass, bassin industriel et minier dont la conquête est une priorité du président russe Vladimir Poutine.

Les troupes russes tiennent plus de 99% de la région de Lougansk et 79% de celle de Donetsk, ainsi que leurs capitales régionales, selon une analyse par l'AFP de données de l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP).

D'après les autorités locales, quelque 242.700 personnes vivent encore dans la partie de la région de Donetsk sous contrôle ukrainien, qui comprend plusieurs villes importantes.

Cette région est considérée comme une "forteresse" qui protège le reste du pays, selon ISW, mais l'armée russe avance et menace les centres de logistique militaire ukrainiens qui la compose.

Des pans entiers de cette zone sont largement détruits par une guerre commencée dès 2014. Moscou avait piloté une révolte de séparatistes pro-russes, amorce de l'invasion de février 2022.

Donetsk et Lougansk sont traditionnellement à majorité russophone, ce qui a été instrumentalisé par le Kremlin pour justifier son attaque.

La Russie a revendiqué en septembre 2022 leur annexion et celle des régions de Kherson et Zaporijjia.

C'est aussi dans la région de Donetsk que se sont déroulées les batailles les plus meurtrières, comme à Bakhmout, Marioupol ou Avdiïvka.

Carte de l'Ukraine indiquant les territoires revendiqués par la Russie dans le pays (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson) et en Crimée (annexée en 2014), ainsi que l'avancée des troupes russes, selon les données de l'Institute for the Study of War and AEI's Critical Threats Project au 17 août 2025 ( AFP / Guillermo RIVAS PACHECO )

Carte de l'Ukraine indiquant les territoires revendiqués par la Russie dans le pays (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson) et en Crimée (annexée en 2014), ainsi que l'avancée des troupes russes, selon les données de l'Institute for the Study of War and AEI's Critical Threats Project au 17 août 2025 ( AFP / Guillermo RIVAS PACHECO )

Kherson, occupée puis partiellement libérée

Au début de l'invasion, la région de Kherson, connue pour son agriculture, avait été presque entièrement occupée par l'armée russe.

Une contre-offensive ukrainienne avait permis de repousser les troupes de Moscou et de reprendre la capitale régionale éponyme, en novembre 2022.

Grâce au fleuve qui fait office de rempart naturel, le front y est depuis relativement stable, comme dans la région de Zaporijjia, et l'Ukraine garde le contrôle de leurs principaux centres urbains.

Les troupes russes ont environ 71% du territoire de la région de Kherson, selon les données de l'AFP.

Cartes montrant l'évolution des zones contrôlées par les forces russes dans le Donbass, à quatre dates entre le 5 septembre 2024 et le 17 août 2025, à partir des données fournies par l'ISW, qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP) ( AFP / Cléa PÉCULIER )

Cartes montrant l'évolution des zones contrôlées par les forces russes dans le Donbass, à quatre dates entre le 5 septembre 2024 et le 17 août 2025, à partir des données fournies par l'ISW, qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP) ( AFP / Cléa PÉCULIER )

Zaporijjia, région nucléaire

Les soldats russes sont présents sur 74% de la région de Zaporijjia, d'après cette même source. Ils tiennent notamment depuis les premières semaines de la guerre la centrale nucléaire éponyme, la plus grande d'Europe.

Elle a été mise à l'arrêt mais sa sécurité est jugée précaire étant située proche des combats.

La Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement de la viser.

Soumy et Kharkiv, cas particuliers

En plus des régions dont la Russie revendique l'annexion, ses troupes mènent des incursions dans celles de Soumy et Kharkiv, dans le nord-est.

Malgré de fréquents bombardements, la Russie n'en tient aucune ville d'ampleur et n'est présente que dans 5% du territoire de la région de Kharkiv et 1% de celle de Soumy, selon les calculs de l'AFP.

Le Kremlin affirme vouloir y constituer une "zone tampon" afin d'empêcher des offensives ukrainiennes en Russie, comme celle à l'été 2024 dans la région russe de Koursk.

La Crimée, onze ans d'occupation

Le contrôle russe sur la Crimée est particulièrement appuyé, Moscou ayant annexé ce territoire en 2014, après un référendum dénoncé par la communauté internationale.

La Russie aimerait obtenir la reconnaissance de son annexion par les pays occidentaux et par Kiev.

Donald Trump a prévenu dimanche soir qu'il n'était "pas question" que l'Ukraine reprenne le contrôle de la Crimée.

Cette zone touristique et viticole est reliée à la Russie depuis 2018 par un long pont, cible de choix pour l'armée ukrainienne.

L'Ukraine frappe aussi les infrastructures militaires et navales dans la péninsule, que Moscou utilise comme base arrière pour son armée.

Il est difficile de savoir à quoi ressemble la vie des Ukrainiens en Crimée annexée et dans les autres territoires contrôlés par Moscou.

La répression est féroce, et s'opposer à l'occupation russe expose à la détention, la torture ou la mort, selon les autorités ukrainiennes.

Le Kremlin est accusé de "russifier" ces territoires en contrôlant l'éducation, les médias et tous les aspects de la vie quotidienne, en y faisant s'installer des citoyens russes, ainsi qu'en imposant aux Ukrainiens un passeport russe.

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